Journée psychiatrie et santé mentale 30.01.2014

Les acteurs du secteur réfléchissent à des articulations pour assurer la continuité des parcours de soin.


Lors de la 3e édition de la journée FHF consacrée à l’actualité et aux enjeux de la psychiatrie et de la santé mentale, les acteurs du secteur, dans leur diversité, ont travaillé à prévenir les ruptures. Un objectif d’autant plus important que le secteur – certes dans une version rénovée – semble assuré de perdurer.

Invité à identifier les enjeux actuels du champ de la psychiatrie, le député du Loir-et-Cher Denys Robiliard, qui est l’auteur du rapport d’information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie, a souligné l’importance d’éviter les ruptures dans les parcours de soins et la nécessité de réfléchir à la création d’« interfaces ». Des notions qui font largement écho au contenu du denier Plan psychiatrie et santé mentale (PPSM) 2011-2015.

Les articulations entre médecine de ville et hôpital, entre les différents territoires, entre le sanitaire, le médico-social et le social, semblent d’autant plus essentielles que la file active des patients augmente (+ 5 % par an pour les adultes et + 7 % pour la psychiatrie infanto-juvénile) tandis que le nombre de professionnels va décroissant en raison notamment du nombre de départs à la retraite.  En outre, plus de 800 postes s’avèrent non pourvus dans la psychiatrie publique, a ajouté le député.

Un secteur entré « en résilience »

Auparavant, en introduction, le Dr Yvan Halimi, membre du conseil d’administration de la FHF et coordinateur de la commission permanente sur la psychiatrie à la FHF, s’est félicité que le député Robiliard ait, dans son rapport, prôné le maintien du secteur.

Un secteur que, selon ce dernier,  la loi HPST « souhaitait sans le dire faire disparaître ». Un secteur qui est  aussi «  la victime des inégalités, pas l’auteur », selon le président de la conférence des présidents de CME de CHS, le Dr Christian Müller. Ce dernier s’est fait le chantre d’une harmonisation (vs une homogénéisation) des pratiques alors que les modalités en seraient confiées aux « acteurs de terrain ».

Avant d’ajouter : « la collaboration entre généralistes et psychiatres nous tient à cœur ». Un sujet qui a suscité l’enthousiasme de la salle et qui a donné lieu, l’après-midi à l’annonce – dont se réjouit la FHF – de la prochaine diffusion d’une charte interprofessionnelle.

Une charte de collaboration avec les généralistes.

A l’origine de la démarche, il y a  le constat, rappelé par le Dr Müller, d’un déficit de communication entre les psychiatres et les médecins généralistes. Pour le Dr Claude Leicher, membre du collège de la médecine générale présidé par le Pr Pierre-Louis Druais, et également président du puissant syndicat MG France, l’objectif final de cette amélioration de la communication professionnelle est la meilleure prise en charge des patients. Un objectif partagé. Car, pour le reste, les acteurs de la charte ne cachent pas leurs désaccords, notamment sur les questions de formation.

Usagers et familles de concert pour le final.

Pour clore la journée, les usagers ontfiniparléà l’unisson. Claude Finkelstein, la présidente actuelle de la Fnapsy, et Philippe Charrier, celui de l’Unafam ont, en effet, parus plus soudés que jamais avec l’annonce de la probable création d’une association commune. Déstigmatisation de la maladie, questions du logement ou de l’insertion, leur implication et leur combativité est apparue intacte.

Parent pauvre de la journée, la question des moyens, abordée à travers le seul jeu des questions-réponses ou presque.