Psychiatrie: nouveaux appels contre l’adoption en l’état des soins sans consentement
PARIS, 14 juin 2011 (APM) – Plusieurs organisations d’acteurs de la psychiatrie ont appelé les sénateurs à ne pas adopter en l’état le projet de loi sur les soins sans consentement en psychiatrie.
La commission des affaires sociales du Sénat a adopté le 8 juin le texte dans la version votée par les députés en deuxième lecture (cf dépêche APM HMOF8006). Aucun amendement n’a été déposé par le rapporteur Jean-Louis Lorrain (UMP, Haut-Rhin). Les sénateurs socialistes, radicaux de gauche,communistes et verts ont déposé de leur côté 79 amendements qui ont peu de chance d’être adoptés.
La fédération demande aux pouvoirs publics « d’adresser des signaux d’apaisement », ce qui reste possible lors du débat au Sénat.
En absence de cet apaisement, « la réforme et l’ambiance de déliaison dans laquelle elle s’inscrit ne peuvent que produire des difficultés multiples sur le terrain, voire malheureusement générer des incidents sérieux ». L’Idepp a regretté, dans un communiqué samedi, que la plupart de ses demandes d’amendements sur le texte aient été rejetées par le gouvernement, notamment sur l’inclusion de la territorialité sectorielle psychiatrique. Elle déplore « les plus violentes attaques » menées « contre le secteur depuis sa création » »avec une volonté manifeste de démanteler la psychiatrie publique sectorisée ».Le syndicat des Cadres hospitaliers Force ouvrière(CH-FO) a déploré de son côté que le projet de loi « braque les professionnels de santé en leur proposant une vision de leur exercice totalement opposée à la pratique qu’ils revendiquent et aux besoins qu’ils identifient pour les patients ». Il demande « une loi globale de santé mentale » qui valoriserait « les actions faites en milieu ouvert »,proposerait « des mesures incitatives, notamment par le biais du conventionnement avec la sécurité sociale,en direction des psychiatres libéraux, pour les amener à participer plus largement au service public de la santé mentale » et renforcerait la prévention des maladies psychiatriques, l’accompagnement des malades,la révision des conditions d’hospitalisation et l’étude des maladies.
Le CH-FO déplore qu’aucun moyen ne soit prévu pour l’application de la loi, alors qu’il faudra au moins « investir dans la visioconférence ou multiplier les transports accompagnés de patients ». « On réfute même par avance des demandes des établissements.
Qu’ils se débrouillent !